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Odile Fuchs
Catherine Grout

extrait de la brochure de la 5ème biennale d’art contemporain d’Enghien-les-Bains

En avant-première de la 4ème biennale, Odile fuchs a réalisé en 2001 “Le Parcours sportif” qui est toujours en place dans le jardin de la Presqu’île aux fleurs. Ce parcours consiste en une proposition de gestes et d’actions en décalage par rapport aux exercices sportifs déjà présents sur le site. Au lieu d’indiquer des  gestes d’étirement, de musculation (etc.), elle invite les visiteurs à se débarasser de ce qui pourrait limiter leurs sens. Les indications qu’elle donne sont destinées à “mettre en jeu le corps et ses capacités sensorielles dans un rapport qui n’est pas celui de la performance physique mais de l’écoute de soi et de ce qui nous entoure”. A partir du jardin, elle souhaite que les visiteurs poursuivent leur expérience dans les rues, à la découverte alors d’une ville un peu différente, qui n’est pas faite seulement de bâtiments à regarder mais d’une multitude d’évènements à éprouver : ces “épreuves” nous en apprennent sur ce qui nous entoure et sur nous mêmes, de façon même infime, elles nous enrichissent” (O.Fuchs).

Continuant dans le même esprit, elle a conçu cette fois un double parcours dans la ville d’Enghien qui reprend un principe de signalisation utilisé pour les chemins de randonnée. D’une part, un itinéraire amène aux oeuvres de la 5ème biennale et aux oeuvres encore visibles depuis les biennales précédentes, et d’autre part, un itinéraire invite à faire une promenade insolite. Odile Fuchs associe la ville d’Enghien à une pratique de la marche, entre autres en raison de ses promenades urbaines, de son lac dont on fait le tour et de la biennale qui invite à aller d’un lieu à un autre. Le pictogramme des itinéraires a été obtenu par un jeu. Le deuxième itinéraire, destiné aux curiosités de la ville a été défini avec les habitants de la ville selon des approches sensorielles rompant avec la marche distraite, portant peu attention aux alentours. “Les curiosités relevées concernent des éléments éprouvés. Résultat d’une approche sensible de la ville, elles s’adressent aux piétons dans leur marche, leur suggérant d’effectuer une pause, d’apprécier et d’explorer ce qui les entoure. Le caractère éphémère de certaines curiosités perçues par les habitants ne permettra pas forcément aux piétons de les éprouver à leur tour bien qu’elles soient mentionnées sur la signalétique. A partir de ce vécu possible, c’est à eux de développer leur propre écoute d’une ville toujours changeante” (O. Fuchs).

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